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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 12:24
Histoires de pardon Guy. F. ROGER 24 Mai 2011 Aujourd'hui, l'actualité résonne aux sons des bazookas, missiles, attaques en tous genres, et aux mots "pardon", et "réconciliation". Il est normal de se demander ce qu'il y a de compatible entre ces situations, quand à un moment, après s'être tiré dessus, haï, vilipendé, tout d'un coup le pardon et la réconciliation s'enclenchent. Récemment, le Hamas et le Fatah, ont décidé de se réconcilier pour parvenir à atteindre un objectif commun, à savoir la création d'un état palestinien. Cette nouvelle a réjoui le monde entier, et l'initiative encouragée par toutes les instances internationales, intéressées par un règlement définitif de ce conflit. Pourtant, il y a des réticents, voire des opposants. Les Israéliens, qui ne cessent de parler du processus de paix, opposent une fin non recevoir si le Hamas et le Fatah s'entendent. Qui ne voudrait pas voir les palestiniens s'entendre entre eux! La réunification de l'Allemegne en 1989-1990 a créé une onde de choc dans tous les esprits haineux. On serait heureux de voir les deux Corées former un seul peuple. L'exemple Irlandais est encore frais et il y en a bien d'autres. La fin de l'apartheid a été obtenue au prix de bien des vies. L'exemple du grand Nelson Mandela est encore poignant. Ghandi, apôtre de la non violence nous enseigne l’art de la négociation en tendant la main à l’oppresseur, tout en gardant à l’esprit la maîtrise des intérêts du peuple indien. Les exemples fourmillent dans l’histoire et les traités de paix débutent bien par une initiative, d’une des parties belligérantes. Le grand Maître en la matière est le Christ ! C’est lui qui enseigne et donne le ton. Quand il prononce cette ultime prière sur la croix, Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » « Lu 23:34, il ne négocie pas le pardon avec ses détracteurs, il englobe tous ceux qui de près ou de loin ont participé à son lynchage, y compris, les pharisiens qu’il avait dénoncés, les vendeurs qu’il avait chassés, Judas qui l’avait trahi, Pierre qui l’avait renié, et les autres disciples, sauf Jean qui l’avaient honteusement abandonnés. Pourtant il avait passé des journées fatigantes, des nuits angoissantes, il dut fuir les complots ourdis contre lui, et sans se départir de son objectif suprême, accepter sans résister d’être jugé et condamné sans se défendre. Comment interpréter ce geste ultime, le dernier miracle, lors qu’il recolle l’oreille d’un soldat venu pour l’arrêter, sachant par avance, que ce geste de mansuétude et de compassion, ne lui éviterait pas la mort ignominieuse qu’il a connue ? Je me suis souvent demandé, ce que je ferais à ce moment. Pierre était en légitime défense, et n’était-ce sa maladresse, c’est la tête de Malchus que Jésus devrait remettre en place. Seul l’esprit de vengeance, au service d’une haine fondée sur le fameux principe, « œil pour œil et dent pour dent », peut entériner le mal réciproque et les torts mutuels orchestrés pour détruire en toute légitimité. Mais la victime des victimes, a passé trois ans et demi à enseigner et démontrer ce qu’il faut faire : « Vous avez appris qu’il a été dit : oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. » Matthieu 5 :38 – 48 et 6 :1 « Aimez vos ennemis ! » J’avoue que c’est le stade suprême de la vie chrétienne. A l’annonce de la mort de Bin Laden, il était difficile de se retenir pour ne pas exprimer, de la satisfaction, pour certains, pour d’autres de la joie, un ouf de soulagement, tant la nouvelle était à la mesure de l’angoisse et la terreur que génère le simple nom d’Al Quaida. Pourtant, au lieu de se réjouir, le chrétien devrait plutôt pleurer sa mort. Quel paradoxe ! Il faut une bonne dose d’abnégation et de compassion, pour regarder ses ennemis sans haine, ni désir de vengeance et subir dans le mutisme le plus complet, toutes les humiliations, rompant ce sinistre silence de temps en temps pour acquiescer quand la pertinence du propos était en accord avec la réalité. Depuis les évènements de juillet 2009, ma conscience a été éveillée au pardon, non comme une solution de me maintenir au contact de l’église, pour répondre à certains détracteurs, ni pour « sauver » ma carrière, car elle ne dépend ni des anciens présidents de la Fédération, ni du président de l’UAGF, ni même de la Division Inter-Américaine ou autre instance souvent citées. Ma carrière dépend de celui qui m’a appelé. Je n’ai reçu aucune injonction, car je n’ai écouté ni la chair ni le sang. Je m’étais égaré dans les méandres de la colère, et j’ai pété les plombs. Mais le calme qui m’anime après ces années de tempête, se nourrit de la Parole même de Dieu. Et je veux le clamer tout haut. Comme je l’ai dit précédemment, l’offense a été publique et la réparation doit l’être aussi. J’ai récemment lu, que Jésus n’est pas allé s’excuser auprès des pharisiens, qu’il n’a pas négocié son pardon. Avec le même sourire, je réponds à tous ceux là que le pardon s’offre. Il ne se marchande pas. Les pharisiens, ni même les soldats, qui exécutaient la sentence, le sanhédrin qui l’avait livré, et Pilate qui s’était lavé les mains, ne s’étaient excusés, mais Jésus a plaidé en leur faveur. C’est lui-même qui a enseigné à ses disciples, en utilisant un langage d’une limpide simplicité : « pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons ceux qui nous ont offensés ». Matthieu 6 :12. L’adverbe « comme » est gênant et c’est lui qui gêne, car il appelle la réciprocité et dans ce domaine, il exclut tout réminiscence. Le pardon doit être net ! Mais le principal problème est ailleurs, car, dire qu’on met à disposition son pardon et faire ce que cela implique, c’est bien autre chose. La question est brûlante. Quelle stratégie pour le pardon et la réconciliation. Pour utiliser un langage plus familier da ns les milieux diplomatiques, comment induire le « processus de paix », quand on reconnait une situation conflictuelle. Qui est en position de force ou en situation de faiblesse ? L’offenseur ou l’offensé ? Feu Jean-Paul en a donné une belle démonstration. Rencontrer son agresseur, car, il a eu la chance d’être en vie, pour lui offrir son pardon à la face d’un monde médusé. Avait-il un pistolet sous la soutane, au cas où ? Pourquoi lui a-t-il chuchoté à l’oreille des mots qu’ils ont tous les deux emporté dans le silence de la tombe. Se souvient-on de cette image forte, de ces deux hommes que tout opposait, tête contre tête, épaule contre épaule, se parlant dans une intimité insolente pour ceux qui, ne pensent qu’à salir, invectiver, humilier et dénoncer. Où est la cohérence de cet acte d’un autre temps ? J’aimerais offrir à mes lecteurs, un exemple confondant pour moi, mais ô combien riche en enseignements. En Genèse 27 : 41 on peut lire ce terrible verset, « Esaü conçut de la haine contre Jacob, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni ; et Esaü disait en son cœur : Les jours du deuil de mon père vont approcher, et je tuerai Jacob, mon frère. » Que s’était-il passé ? Se pouvait-il que dans une famille, un tel drame puisse prendre place ? ….. ( A suivre)
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commentaires

T
en tant que chercheur en science de gestion, j'avoue que j'aime bien votre style de rédaction et les thématiques que vous abordez
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